EROA 2016-2017

EROA 2016

Connivences artistiques, scientifiques et skateboard

Raphaël ZARKA

Topographie anecdotée du skateboard, vidéo, prêt du FRAC Franche-Comté

Tautochrone vérifiée, contreplaqué bakélisé et marbre, collection privée

 

 

exposition du 7 novembre au 8 décembre 2016 collège Maxence Van Der Meersch, MOUVAUX

«Deux cents ans de technologie américaine ont créé, sans qu’on y prenne garde, un immense terrain de jeu en ciment au potentiel illimité. Mais il aura fallu les yeux d’enfants de onze ans pour saisir ce potentiel.»

Craig Stecyk, «Aspects of the downhill slide» Skateboarder Magazine, N°2, 1975

 

« Ah ! Malgré notre terrible situation, avec quelle joie nous voguions ! Nous nous élevons lentement, lentement … nous escaladons la longue lame tranquille ; nous nous balançons un instant à son sommet, comme une planche sur une rampe et nous replongeons tête baissée dans l’abîme écumant, pour remonter encore. » Herman Melville, Mard

vue de l’exposition

L’exposition Teen Spirit a permis de présenter la démarche de Raphaël Zarka. L’artiste, tel un archéologue, recherche des formes qui se connectent autant dans le domaine de l’art que celui des sciences ou des cultures populaires.

On se souvient de la scène de Retour vers le Futur, le héros «emprunte» une trottinette afin d’échapper à ses poursuivants, en retire le manche et invente le skateboard (ou l’hoverboard dans le 2ème opus), il se faufile entre les voitures et les passants, utilise la propulsion des voitures, improvise un tremplin, il saisit le potentiel de la ville.

A l’origine, la « planche à roulette » dérive effectivement de la trottinette, et sa pratique naît d’une volonté de quelques surfeurs californiens de continuer vers les terres, l’univers asphalté et bétonné des villes de la côte ouest de Etats Unis s’offrant comme une immense vague pétrifiée.                   – «Topographie anecdotée du skateboard», 2008 est un film de montage sur les espaces du skate- board réalisé à partir d’extraits de documentaires et de vidéos.

– «Tautochrone» est ce que l’artiste nomme une réplique, la forme évoque l’appareil de mécanique galiléenne destiné à l’étude de l’isochronisme des pendules, tout en rappelant les half pipe des skateparks, et certaines sculptures minimales des avant-gardes du XXème siècle. Pour Zarka, le choix des matériaux dépend autant de la structure que de la fonction, de son expérience de skateur et du souvenir du bruit des dalles sous les roues.

 

       

Travaux d’élèves de 6ème, représentation du dynamisme

 

La sculpture de Zarka contient un potentiel dynamique à la manière d’un Carl André ou d’un Robert Morris ; ce qui a permis une approche de la représentation du mouvement en dessin (6ème) ou en volume/construction (3ème), des références telles que la sculpture constructiviste du début du 20ème siècle (frères Medounetzky, frères Sternberg), Richard Serra, ont pu être convoquées mais aussi le travail de Vincent Ganivet, ou les structures de Kenneth Snelson.

   

La ville sans effort, travaux d’élèves de 5ème

 

« Saisir le potentiel de la ville  » comme le pratique les skaters a ouvert la voie vers une ville potentiellement « facile », les 5ème ont inventés des villes radieuses sans efforts, à base de réflexions sur le déplacement entre ou à travers les bâtiments. Paul Constant, Claude Parent/ Paul Virilio, des œuvres récentes de Vito Acconci, ou certains principes architecturaux du Corbusier se sont invités. Les travaux des élèves s’appuyaient souvent de la force de la vidéo.

 

   

La ville sans effort, travaux d’élèves de 5ème

Parallèlement, une exposition spontanée des formes du skateboard s’est tenue dans le hall du collège : les élèves (et les collègues) étaient invités à présenter leurs planches, de préférence très usées ou particulières, histoire d’apprécier esthétiquement des images s’effaçant pendant le travail de glisse, ou de mesurer l’évolution des formes et des pratiques.

 

Sébastien Bruggeman porteur du projet E.R.O.A.

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